lundi 22 octobre 2012

Les Assises du journalisme: à quoi sert ce métier?


Publication: 02/10/2012 - Le Huffington Post‎
Par   Pierre Rigo

Journaliste
C'est vrai ça... Que donnerait la vie sans journaux, sans radio, sans journal télévisé? Le journalisme est-il aussi utile que ça? On gagnerait en tranquillité sans toutes ces alertes sur nos smartphones, non?
"Un monde sans journalistes", c'était justement le thème de la première édition des Assises du journalisme, à Lille, en 2003, et déjà à l'époque mes confrères n'étaient pas les "héros de la nation".
Encore aujourd'hui, nous sommes autant critiqués que les sélectionneurs de l'équipe de France de football. Et pour s'en rendre compte, rien de tel que de regarder un journal télévisé avec ses amis:
"Franchement ils parlent tous de la même façon"; "Non mais ils sont allés la chercher où cette histoire?"; "Il y a encore des gens qui meurent de faim dans le monde... J'en ai rien à faire du sabotier du Tarn"; "Vous êtes tous les mêmes de toute façon"; "Je t'aime bien hein, mais tu peux m'expliquer pourquoi tu fais des sujets nuls comme ça?"; "Non mais ça vaut pas France Inter"
Depuis un quart de siècle, le quotidien La Croix prend le pouls de cette relation entre citoyen et médias, et en 2012, à peine un Français sur deux déclarait faire confiance aux journalistes. Alors que la radio reste le média préféré en France, Internet gagne progressivement les faveurs des lecteurs: disponible partout et tout le temps, sur une multitude de supports (téléphone, tablette, ordinateur), l'information devient portable, mouvante.
Aujourd'hui c'est le grand défi de la presse écrite: trouver les moyens de continuer à informer, tout en s'adaptant à des supports qui se multiplient. Le Spiegel, The Guardian, El Pais, Le Monde, le New York Times... aujourd'hui aucun titre n'a trouvé la solution. Ils tâtonnent, essaient de combiner cette presse écrite, ces journaux imprimés, avec cette grande cour de récréation qu'est Internet.
Et cette réflexion permanente, dans les open space du monde entier, a fait l'objet d'un documentaire: Page One Inside dévoile les coulisses du New York Times, l'un des plus prestigieux journal, lui aussi confronté aux défis de l'information sur le Net.

L'Internet sauvera le journalisme algérien

Le culte du gratuit
Internet impose une révolution de l'information. Mais comment la financer? Les annonceurs boudent les publications, les lecteurs achètent de moins en moins le journal, et Internet, toujours ce diable d'Internet, est le royaume du gratuit. Seulement l'information coûte cher à produire.
Il y a un monde entre XXI, les enquêtes d'Envoyé Spécial et le bâtonnage de dépêche, en tout cas du côté du journaliste. Certains lecteurs se contentent d'un gratuit, attrapé à une bouche de métro, sur une place ou sous un abribus. D'autres non.
Dans les rédactions, la crise économique incite à la contraction, peu sont celles qui prennent le risque d'embaucher. Des titres prestigieux -du moins dans les années 1960- disparaissent mais tout n'est pas perdu, loin de là.
Car cette période un peu trouble, c'est aussi l'opportunité pour de nouveaux médias de percer : des pure-players comme Rue 89, Mediapart, Owni, le Huffington Post, Slate..., la multiplication des blogs, les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, qui eux aussi contribuent à façonner une nouvelle information. Si aujourd'hui nous sommes encore dans l'expectative, de peur de tirer trop vite des conclusions, ces nouvelles Assises du journalisme devraient nous permettre d'y voir un peu plus clair dans ce panorama si bouillonnant.
Suivre Pierre Rigo sur Twitter : www.twitter.com/pierrerigo

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